Opération épervier
La méthode plombe le procès
Le ministère public n’a pas approuvé la méthodologie de défense que voulait utiliser les avocats de Ngamo Hamani, pour assurer la défense de leur client. C’était lors de l’audience qui s’est tenue au tribunal de grande instance de Bonanjo le 18 juillet 2012.
«Il est bon que chacun procède au vérification. Pas seulement pour le Cas de Ngamo hamani, car, le problème ici est juridique. Nous allons nous même chercher les documents, nous allons contacter les organismes internationaux des droits de l’homme pour savoir ce qu’il y a lieu de faire. Nous règlerons d’abord ce problème juridique avant d’attaquer les problèmes pratiques. L’audience est suspendue et sera reprise vendredi prochain à 12h.»
C’est par cette déclaration pleine de sens que le juge de la collégiale a mis fin à une discussion houleuse et qui s’annonçait interminable, entre les avocats de Ngamo Hamani et le ministère public, le 18 juillet 2012, au tribunal de grande instance de Bonanjo. La discussion dont il est question, est née de la méthodologie de la présentation de la défense de Ngamo Hamani.
En effet, appelé à présenter sa défense ce jour, comme le stipule l’ordonnance de renvoi de la dernière audience. Le ministère public n’a pas approuvé la méthode choisie par Mes happy et Kadji qui assurent la défense de l’Ex-Dg de la Camair.
Pendant l’audience, les avocats de Ngamo ont préféré de faire citer les témoins avant d’interroger l’ex Dg de la Camair après. Ce que le ministère public a contesté. Pour le ministère public, M. Ngamo Hamani devait citer en premier au tribunal pour assurer sa propre défense avant que ses témoins ne viennent confirmer ou infirmer ses propos à travers leurs différents témoignages.
«Nous jugeons des cas dans ce tribunal tous les jours et c’est toujours comme ça que l’on procède. Ce n’est pas le cas de monsieur Ngamo qui va déroger à cette règle. Il faut qu’on applique l’article 366 du code de procédure pénale » a déclaré d’une manière énergique le ministère public. Argument objecté par Me Kadji qui ne comprend pas l’attitude du ministère public. Selon elle, il veut organiser la défense d’un accusé, ce qu’elle ne trouve pas normale. «C’est de la folie ça ! Le ministère public n’a pas le droit d’organiser la défense d’un accusé. La défense organise toujours sa défense comme elle entend. » Affirme-t-elle avec rage. La discussion allant dans tous les sens, puisque, chacune des parties cherchaient à se faire entendre et se faire comprendre, le juge de la collégialité va suspendre l’audience pour trente minutes. Question de calmer les esprits et de ramener la sérénité.
A la reprise, la discussion sur la méthode de présentation de la défense de M. Ngamo sera plus houleuse. Le ministère public qui tient absolument à ce que M. Ngamo cite en premier devant le tribunal va, évoquer l’article 365 du code du tribunal criminel spécial, pour amener les avocats de la défense à s’exécuter. Mais, ils vont lui rappeler que le code du tribunal criminel spécial n’est valable que pour les détournements d’un montant inférieur ou égal à 50.000.000. Ce qui n’est pas dans ce procès. «On ne peut pas demander à la chambre criminelle d’appliquer les testes du tribunal criminel spéciale que nous ne sommes pas. En plus, nous sommes dans une période de transition » déclare Me kadji. Pour Me Happy, scandaliser par cette attitude du ministère publique, le droit de l’accusé est sacré. «Je n’ai vu ça nulle part ! Qu’on s’introduise dans la défense pour organiser l’ordre de passage de ses témoins, c’est insolite ça. » Laisse-t-il entendre. Compte tenu de cet embrouillamini, le juge pour permetre aux différentes parties de retrouver le manuel qui indique la procédure de présentation de la défense de l’accusé, l’affaire a été renvoyée à ce jour.
Il faut signaler en passant que le chef supérieur du village Bana, sa majesté sinkam Happi IV, et certains de ses notables, étaient présents à cette audience pour soutenir leur fils Ngamo Hamani.
A titre de rappel, six chefs d’accusations au total avaient été retenus contre celui qui clame son innocence depuis le déclenchement de cette affaire. Il s’agit du détournement des fonds allouer à la Camair par la caisse de stabilisation des hydrocarbures (csph) et la société nationale des hydrocarbures (Snh) et les frais de location du 747 de Logistic air , le détournement de la somme de 84.240.994.054 FCFA représentant l’ensemble des subventions que l’Etat du Cameroun a versé à la Camair pendant la période de liquidation, la cession de plusieurs immeubles de la Camair aux particuliers, le détournement des fonds d’un montant de près de 165.000.000, issu du contrat qui liait la Camair à l’entreprise Star jet, une entreprise qui faisait dans la location des avions ,Et le détournement d’un montant de 1.515.018.472 fcfa représentant les dépenses aéronautiques pour le compte de la Air Leasing une compagnie qui fait dans les locations des avions.
Hervé Villard Njiélé.