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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Itw: «Salomon Kamga:On dénombrait avant notre rapatriement plus de 400 morts et plus de 500 blessés »

16 Décembre 2013, 21:57pm

Publié par Hervé Villard

Etudiant camerounais rapatrié de Centrafrique sous haute instruction du président de la république à cause de la guerre qu’il y’a dans ce pays, il revient sur l’horreur que cette tension crée dans ce pays et décris en passant le calvaire des populations

 

Vous venez de rejoindre le Cameroun par le vol Camair-co affrété sous haute instruction du président de la république  quel réactions ?


Je dois commencer par remercier son excellence monsieur Paul Biya pour nous avoir accordé ce vol, d’voir eu ce sentiment d’amour pour  les camerounais vivant en Centrafrique, pour  ses enfants que nous sommes. Honnêtement on le remercie sincèrement pour son soutien et son intervention. On avait vraiment besoin de ça pendant ces moments difficile que nous avons passé en république centrafricaine. On le remercie grandement.


Peux-tu nous dire exactement ce qui se passe en république centrafricaine ?


Ce qui ce passe en Rca c’est un problème entre anti Balaka et Seleka. Les antis balaka ce sont des chrétiens anciens garde républicains du président Bozize. Ils se sont révoltés contres les rebelles de la Seleka qui sont des rebelles musulmans qui ont pris le pouvoir.  Cela a commencé avec des affrontements dans un quartier qu’on appelle ‘’5kilos’’. Pendant cet affrontement, entre Chrétiens et Musulmans, il y a eu un mort. Cette haine s’est multiplié et a gagné toute la Centrafrique. Dans des quartiers comme «5kilos », on ne voit pas des chrétiens et dans des quartiers où il ya des chrétiens, on ne voit pas des musulmans. C’est une véritable chasse que les musulmans et les chrétiens de Rca se font entre eux. C’est une guerre religieuse.

Pendant ces cinq derniers jours, j’ai travaillé avec les membres de l’association Médecins sans Frontières(Msf). Dans les différents hôpitaux où j’étais appelé à apporter mon aide, je ne voyais que des blessés. Il y en avait assez et partout ailleurs. On dénombrait avant notre rapatriement plus de 400 morts et plus de 500 blessés. Par jour, il fallait soigner en moyenne 200 à 300 personnes ce qui n’était pas facile. Il y avait des cas de blessures atroces qui amenait les uns et les autres  à se demander  si les centrafricains avaient de l’amour pour leur prochain. C’étaient horrible, c’était terrible. Quand on allait accompagner des collègues appartenant à l’équipe Medecins Sans Frontières, quand on traversait des quartiers où la tension était forte, c’est pratiquement sur  des corps que l’on sautait. C’était vraiment de la terreur dans ces endroits. Dans la nuit comme en journée, les populations étaient terrorisées. Il y avait des coups de feu de partout, des gens avec des machettes, s’affrontaient.  Cette situation est aussi grave qu’on se demande si Dieu a créé des humains pour qu’on les abatte comme des animaux.


Comment  les camerounais se sont-ils rassemblés à l’ambassade ?


J’étais dans un quartier de la ville de Bangui. Avec le métier que je fais, (aide médecin), les véhicules de Médecins Sans Frontières m’accompagnaient quand je me déplaçais en journée comme pendant la nuit. Quand la tension est devenue générale dans les quartiers et que les affrontements  que les affrontements devenaient fréquents,  ils  m’ont conduit à la résidence de monsieur l’ambassadeur et ont dit également aux autres camerounais qu’ils doivent se rendre à la résidence de l’ambassadeur par tous les moyens s’ils se sentent en insécurité. Moi j’ai passé 24h  seulement à l’ambassade et l’avion est venu nous chercher. Il y a du moins des camerounais qui y étaient depuis près d’une semaine.


Comment était la Centrafrique bien avant cette guerre ?


J’ai passé un  an onze mois en république centrafricaine et je suis étudiant en deuxième année de médecine. La Centrafrique est un pays ou tout est excessivement cher là-bas. J’ai eu un an d’étude qui s’et transformé en 14 mois au lieu de 12. Par moment, il y a des grèves et par moment pas, les enseignants d’université réclament des arriérés de salaire de 3 à 5ans d’enseignement. Pendant tout ce temps de grève qui dure parfois jusqu’à un mois et demi, il y a parfois des affrontements, des petits mouvements et on se retrouve à des années prolongées. Malgré tout cela, il y avait quand même la paix et j’en profite pour remercier les populations centrafricaines pour leur accueil et pour leur sympathie qui m’a permis de poursuivre mes études là-bas et je rentrerai les achever si Dieu me le permet.

 

Réalisée par Hervé Villard Njiélé

 

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