Rentrée scolaire
Les parents sont obligés de débourser de sommes colossales pour assurer l’instruction et l’éducation de leurs progénitures.
Bien accueilli par les nombreux parents qui se voyaient alléger des frais d’éducation de leur enfant, le décret du président de la république annonçant la gratuité de l’école primaire dans notre pays peine encore à être appliqué véritablement. Un tour dans les établissements primaires de la ville de Douala conforte l’idée selon laquelle celle-ci reste une utopie. Car, « c’est difficile de fréquenter gratuitement. » Comme l’affirme un parent.
A l’école publique de la Cité sic groupeI, les parents après l’inscription de leurs progénitures doivent payer les frais d’Ape qui s’élève à trois milles francs et les frais exigibles pour les examens officiels pour les élèves du Cm2. Pour Rosalie Ouemba directrice de cette école, en dehors de ces frais d’Ape, on ne demande plus rien aux parents. Selon cette dernière, l’école est gratuite dans son groupe parce qu’on ne paye aucun frais durant l’inscription. Et, s’agissant des frais D’Ape, c’est le bureau des parents d’élèves qui exige ces frais et non pas l’administration. « L’inscription est gratuite dans mon établissement. En ce qui concerne les frais d’Ape on laisse aux parents tout le premier trimestre pour s’acquitter de cette somme. Et le plus souvent, tous ne paient pas ce montant. » Déclare t-elle. A l’école publique d’Akwa groupeI, c’est le même son de cloche. Salomon Ekouam Manyobe le directeur de l’école confirme la gratuité de l’école primaire publique «L’inscription est gratuite. Quand un enfant arrive ici je l’enregistre juste et le jour de la rentrée, il présente seulement son carnet de note portant ma signature et la maîtresse ou le maître l’admet en classe. Il n’y a plus d’autres formalités sauf celui concernant les élèves de Cm2 qui doivent payer les frais d’examen. » Déclare-t-il. Concernant les frais d’Ape, « cela ne me concerne pas » argue t-il. « C’est le conseil d’établissement qui gère cette affaire là. La gestion de l’Ape n’est pas de mon ressort surtout qu’aucun texte officiel ne m’autorise à toucher cet argent. » Ces frais dans cet établissement, s’élèvent à trois milles franc et selon le directeur, cette argent permet de résoudre des problèmes urgent que rencontre l’établissement à la veille de la rentrée et pendant l’école. « L’Ape permet de mettre la propreté dans l’école, d’arranger les bancs, d’entretenir les toilettes de payer les gardiens etc. Mais je rappelle que l’école est gratuite à l’Ecole Publique d’Akwa « renchérit le directeur.
Si les directeurs des écoles publiques sont unanimes sur la gratuité de l’école primaire publique au Cameroun, et que l’inscription n’est qu’une simple procédure d’enregistrement comme le rappelle Salomon Ekouam Manyobe directeur de l’école publique d’Akwa groupe I « Pour les nouveaux élèves, on demande juste aux parents de produire un certificat de radiation, un carnet de santé, une copie d’acte de naissance pour voir leurs enfant être inscrits »,les parents d’élèves dans la quasi- totalité ne partagent pas ce point de vue.
Selon Lotin Bona un parent d’élève rencontré à Akwa., les parents sont obligés de monnayer pour voir leurs enfants être inscrits dans les écoles surtout, quant ceux-ci changent d’établissement. « Les directeurs disent souvent que les places sont toutes prises et nous sommes souvent obligés de leur donner un peu d’argent pour faire admettre nos enfants. » Affirme-t-il. Pour cet autre parent d’élève qui a préféré garder l’anonymat, parler de gratuité de l’école primaire c’est un peu exagéré au Cameroun. Car les parents payent toujours les frais d’Ape qui ne devraient plu exister si l’école primaire publique était réellement gratuite. Selon les parents, en plus de frais d’Ape qu’ils payent, ils sont obligés de payer certaines sommes forfaitaires exigées par l’école à chaque fois que ces derniers font des examens. « L’école aujourd’hui est encore plus cher qu’au moment où c’était payant. Aujourd’hui l’enfant vous dit que l’enseignant a demandé qu’on vienne avec 300 demain 500fcfa et a près 1000fcfa, ça devient plus chère » affirme Joseph Ngandjié commerçant. Si la gratuité de l’école primaire reste encore une vue de l’esprit, il n’en demeure pas moins que les frais d’Ape perçue, selon les responsables, aident beaucoup l’administration. Car, comme l’affirme Olive Manga Trésorière du Conseil des parents élèves (Cpe) à l’école publique groupe I de la Cité Sic, cet argent sert « à acheter le matériel didactique car, le paquet minimum arrive souvent tardivement et on ne peut pas croiser les bras, il faut encadre les enfants entre temps ».
Hervé Villard Njiélé