Hervé Emmanuel Nkom
«La profanation mémoriel de la statut de Ruben est inacceptable»
La profanation mémorielle de la statut de Ruben Um Nyobè est totalement inacceptable : c’est la défaite de l'intelligence, de la sagesse et de la mémoire. Halogènes hier, autochtones aujourd'hui.
La mémoire courte d'un groupe hystérique. Où sont les Kum-A-Ndoumbé, les Beyoum ba Bato. Rien ne peut justifier le crime d'hier. J'ai honte pour Ma ville chérie, il n'y a pas, et il n'y aura pas de guerre bassa/duala. Les auteurs ont des visages et des noms seuls les montagnes ne se croisent. Il y'aura en plus de statut de Ruben, celle d'Ernest Ouandjié a Dla. La bêtise n'arrête jamais la marche irréversible de l'Histoire !!!
Professeur Eric Owona Nguini
«Cette attitude exprime l’ensemble national Camerounais»
Elle est disproportionnée mais explicable. L'attitude des Chefs et Notables du Canton Bele-Bele au sujet du Projet de Monument de Ruben Um Nyobe Nsounga est Critiquable, car Celui-ci quoiqu'on en pense tout comme Rudolf Duala Manga Bell, est un Héros National. Il n'y a pas de Compétition Obligée entre les Héros Nationaux. Chaque Héros National est comme Chaque Citoyen de Base issu d'un Foyer Ethnique et Régional. Pour autant, Chaque Héros National déborde largement les Frontières de son Foyer National. C’est pourquoi on ne saurait seulement lui rendre Hommage dans son Terroir. Un N'sa'a même non Issu des Clans Basa'a de Dihala/Lihala(Duala) ne peut être Étranger à Dihala,car avec les Mpo'o ,ils sont les Maîtres du Sol. Les Ewale et autres Bo'Mbedi sont les Alliés des Bassa et Mpo'o à travers le Pacte Civilisateur du Masoso Ma Nyambe. Cela dit, si la Respectable Personnalité qu'est le Délégué auprès de la Communaute Urbaine de Douala qu'est le Dr Fritz Ntone Ntone a eu une Heureuse Initiative avec ce Projet de Monument dédié au Mpodol,il aurait pu mieux se concerter avec les Chefs et Notables Belè- Belè sur l'emplacement de ce Monument. Ne dramatisons pas autour de cette Affaire. Que l'auguste Assemblée qu'est le Ngondo soit un Cadre de Résolution de ce Differend. Que le Délégué et les Autorités Coutumières Sawa y mettent du leur. Qu’enfin, la République du Cameroun articule mieux son lien avec les terroirs pour ce qui a trait à la Politique des Monuments.
Kheops Ndoumbe Kum (fils aîné du Prince Kum A Ndoumbe III)
« Je n'ai jamais ressenti autant de honte»
Je pense ne pas me tromper en disant que dans mon âge adulte quant aux agissements de ma famille Douala. Je ne sais où me mettre!
Mon frère dis-moi que tu ne sais pas que les Duala et les Bonambedi par extension viennent du Congo et qu'ils TROUVENT LES BASAA et les BAKOKO sur place??? Dis moi que tu ne savais pas ça!
Sais-tu que nous venons de briser de manière grave l'alliance des "Masoso Ma Nyambé" que nous avons conclues avec les Basaa et les Bakoko dans les temps anciens??? Je pense que tu ne le savais pas ou que tu as oublié. Ensuite qu'avons-nous fait de concret pour que les statues de Leclerc en plein poste de Bonanjo et le soldat inconnue en pleine place du gouvernement soient descendues pour que le King Douala Manga y soit érigé? Le résultat est NUL. Voilà la pagode de Manga Bell qui est devenue un lieu d'amusement, de débauche, homosexualité et autre. Depuis on fait qoi? ESSAMA est Duala ou basaa? Ce n'est pas lui le nouveau héros?
Quand il y a quelques mois au même endroit la blanche là avait fait mettre sa statue est ce que c le Canton Bell qui es sorti ou c'était encore Essama qui n'est ni Duala ni Basaa? Maintenant qu'on veut ériger le père de l'indépendance de ce pays qui s'est battu pour tout le Cameroun en monument, on sort de faux muscles!
C'est honteux, triste et pathétique. J'ai honte et tu devrais te sentir pareil!
Yves MINTOOGUE
«Considéré Um Nyobe au Cameroun, comme le héros d'un groupe ethnique relève de la névrose»
Ruben Um Nyobè est le premier Camerounais dont la production intellectuelle et la pratique politique ont consisté à donner un socle culturel, symbolique, éthique et politique commun à l'espace qu'on nomme le "Kamerun"/"Cameroon"/"Cameroun". C'est le premier dont la réflexion s'est efforcée de faire en sorte que le mot "Cameroun" ne renvoie plus seulement un espace géographique mais aussi et surtout à une somme d'idées et de valeurs que les populations qui vivent dans cet espace auraient en commun et qui leur serviraient de repères. Um a pensé le Cameroun comme un projet de civilisation, pour le dire en un mot. Cela au moment même où le pouvoir colonial travaillait (avec tous ses moyens de propagande) à mettre dans la tête des "indigènes" que le Cameroun n'était rien d'autre qu'une juxtaposition d’ethnies et de "races" incapables de vivre ensemble sans la médiation d'un tiers "salvateur" qui ne pouvait être d'ailleurs que le pouvoir colonial lui-même.
La pratique et la pensée politiques de Um pourraient se résumer à ça: établir les bases mémorielles, culturelles, symboliques, éthiques et politiques susceptibles de servir de fondement à un projet de civilisation que les Camerounais travailleraient à réaliser eux-mêmes et pour leur propre compte. Ses écrits en témoignent. Même après lui, je ne vois pas un autre homme politique camerounais qui se soit essayé à un tel exercice. Il n'y a même pas beaucoup d'intellectuels qui se soient lancés dans une telle voie. Il n'y a pas beaucoup de pays africains qui peuvent se vanter d'avoir bénéficié hier (et aujourd'hui encore) d'un tel travail critique et prospectif auquel ils pourraient se référer pour se construire et se donner une identité politique et culturelle cohérente.
Que des gens considèrent un tel homme, dans son propre pays, comme le héros d'un groupe ethnique relève de la névrose. Que 60 ans après sa mort, des gens se lèvent à Douala, dans la ville où l'UPC est née, pour s'opposer à la construction d'un monument à sa mémoire, parce qu'il ne serait pas un "fils du village", ça ressemble à ce qu'on appelle en bassa "bissimba". Les "Bissimba", ce sont des phénomènes étranges et insolites dont on dit qu'ils commencent généralement à se produire lorsqu'un grand malheur va arriver dans une communauté. Ce sont des présages funestes ; les signes annonciateurs d'un désastre.
Dieu veuille qu'il n'en soit pas ainsi et qu'au final, ce soit simplement une affaire d'indigènes qui ont voulu empêcher l'érection d'un monument de pierres, en se perchant sur un monument d'idiotie !
Rassemblés par Hervé Villard Njiélé