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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Emballage plastique : Le respect des délais reste utopique

21 Avril 2014, 10:42am

Publié par Hervé Villard

Emballage plastique : Le respect des délais reste  utopique

Selon l’arrêté conjoint signé par le ministre du Commerce et le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable le 13 février 2013 dernier, les emballages plastiques non biodégradables, ne doivent plus exister sur le marché camerounais à partir du 24 avril 2014 prochain. Si cette décision est à apprécier parce que ces emballages ont des effets néfastes sur la vie de l’homme, sur celle des animaux et sur la nature en générale, la faisabilité de cette loi, ou plus encore le respect strict de la date buttoir fixée par les autorités administratives camerounaises, demeure préoccupant. Puisque, à moins d’un mois de cette échéance, il n’y a pas encore des solutions palliatives sur le marché. Les emballages plastiques biodégradables attendus ne sont pas encore disponibles.

Pour le dire de manière polie elles sont encore dans les laboratoires des entreprises qui fabriquent ce type emballages plastiques et sortiront bientôt. Une autre chose curieuse à remarquer dans cette décision c’est le fait que tout le monde n’est pas au courant de cette mesure lancée il y a près d’un an et demi. Plusieurs commerçants, les Bayam Sellam à majorité, ne sont pas au parfum. Malgré la large campagne médiatique faite à ce sujet.

C’est vrai que la faute n’est pas aux autorités administratives qui ont fait leur boulot de sensibilisation et continuent d’ailleurs de le faire. Mais, aux Bayam sellam qui refusent de suivre la radio et la télévision ou même de lire la presse qui en parlent tous ces derniers temps. Sauf que le gouvernement gagnerait à envoyer les responsables de ses services déconcentrés dans les marchés pour sensibiliser tout le monde à ce sujet.

En plus des éléments suscités, la fabrication des emballages biodégradables nécessite plus de dépenses que la fabrication de celles non biodégradables, il faut de l’argent pour acheter les nouveaux intrants. L’Etat camerounais ne soutenant pas cette initiative, on se demande bien qui va assumer les coûts supplémentaires. La loi du marché étant la recherche du gain absolu, c’est le petit détaillant qui va subir ce coût là. Or quand on sait que les camerounais à majorité vivent en dessous du seuil de la pauvreté, pourront-ils s’adapter ?

Comme mesures palliatives, le ministre a proposé l’usage des sacs fait à l’aide des feuilles et de lianes de raphias et des cartons. Ce qui n’est pas mauvais. La question qui se pose cependant est celle de savoir si, on peut servir une boite de riz de farine ou de sucre dans un sac ou dans les feuilles de banane ou autres ? C’est quasiment impossible. En plus, le ministre de l’Environnement propose l’usage des feuilles. C’est bien beau mais, sont-elles disponibles ? Tous les Camerounais ont-ils la chance d’avoir une bananerai où se ravitailler ? Non. La mesure en question fait déjà jaser les écologistes qui estiment qu’elle va influencer la nature. Car, c’est une forme de chasse aux feuilles qui vient d’être lancée. Pour faciliter le respect de cet arrêté ministériel qui va bientôt entrer en vigueur, les emballages biodégradables devait être disponibles sur le marché depuis plusieurs semaines. Ce qui n’est le cas. Sauf miracle, des doutes persistent sur l’application de cette mesure le 24 avril 2014 prochain.

Hervé Villard Njiélé

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